Dimanche 16 juin 1940
Extraits :
Paulin : Tiens, voilà notre brave Victor ! Comment vas-tu ? Tu viens voir les dégâts ?
Victor : Bien l’bonjour M. Pinet… ça pourrait aller mieux (montre la route) J’comprends pourquoi not’ chemin est aussi fréquenté..
Paulin : Eh oui ! Triste spectacle ! Pauvres gens, n’est-ce pas ! …
Victor : Dites-moi donc à quoi ça sert de s’ensauver comme ça…i’ vont pas nous manger, les boches, j’les connais, moi !
Paulin : Mais mon bon Victor, rends-toi compte, ils sont complètement paniqués …
Victor : Et pi heureus’ment qu’i fait beau, pasque sinon, l’chemin il est foutu…
Paulin : Alors là, aucun risque, le baromètre est bloqué dans les nuages…C’est bon pour finir tes foins… Et chez toi, tout le monde est là ?
Victor : ( lève les bras au ciel ) Pardi, bien obligé, y a d’l’ouvrage, et pi les bêtes, faut les surveiller, toute cette agitation ça les énerve…
Paulin : C’est sûr que ces avions et ces explosions, ça a dû les perturber…
Victor : Eh ben non ! Par contre c’est mes gamines qui ont eu une sacrée frousse… c’matin, elles étaient là où c’qu’on est…elles partaient les 3 à la grand’messe..
Paulin : ( l’interrompt ) Comment ! Tu les laisses aller seules !!
Victor : Oh vous savez, not’ Marie elle a quand même 19 ans… Quand elle a entendu les avions arriver…é ben elle a pas perdu l’nord ma grande…
Paulin : A la gendarmerie, on leur en a signalé 3…et qu’ils avaient bombardé le Fourneau.
Victor : gesticule) Quand elles l’ont vue…oui oui ! elles l’ont bien vue tomber, la bombe ! Marie a couché ses 2 p’tites sœurs par terre…Elles l’ont échappé belle, crédiou !
Paulin Quel souvenir ça va leur faire ! Nous, nous nous sommes réfugiés à la cave…
Victor : Et pi après, mes p’tiotes, elles sont allées se mettre à l’abri dans la grotte voisine… c’est là qu’on les a r’trouvées…vous pensez combien on était en souci..
Paulin : Tant mieux…plus de peur que de mal ! D’après certains témoignages reçus par les gendarmes, ce seraient des avions italiens…..Bizarre !
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