Biographies et documents du patrimoine ASPIR
Le Mont Julien et Chatey
♦ Le site du Mont Julien est occupé par les hommes depuis très longtemps. Des objets datant de l’âge du bronze final (~900 av J.C.) ont été trouvés dans une cachette sur le site, dont de magnifiques bracelets très finement travaillés qui sont visibles au musée du château de Montbéliard. En 1951 un nouvel oratoire est élevé à Chatey. Il abrite à nouveau la piéta. A la fin du 18e siècle et au commencement du suivant, on voit renaître l’industrie à Pont de Roide. Le comte de Poitiers, seigneur de Neuchâtel fait construire une verrerie, en 1682, dans le petit ravin de Chatey, au pied des ruines du château Julien. Cette verrerie, florissante, pendant toutes les années de son existence disparaît en 1695. La difficulté des communications pour l’écoulement des produits a été une des causes de sa chute.
Datant de 750 av. J.C., période de Hallstat, un long mur d’enceinte a été découvert, (cette période est définie en référence aux découvertes faîtes à la nécropole de Hallstatt en Autriche. Elle correspond au Premier Age du Fer). Cette découverte démontre à nouveau que le Mont Julien est occupé à cette époque.
Vers 355/360 ap. J.C., Julien, César des Gaules, lutte contre les Alamans qui mettent à sac de nombreuses forteresses. Dans ce cadre, on pense que Julien, dit l’apostat, qui construit une ligne de défense pour contrer les invasions de ces Barbares, fait élever une forteresse au Mont Julien et peut-être dans le même temps fait construire la tour de Chamabon. Quelques années après, Julien deviendra Empereur.
Vers 450, les Huns d’Attila ravagent nos régions en regagnant le Rhin, la destruction de la forteresse (le château Julien) et du temple païen date peut-être de cette époque. Un autre hypothèse évoque la destruction lors de l’invasion sarrasine au 8e siècle.
Au 5e siècle se produit un évènement capital au point de vue religieux.
Dans le groupe des Barbares, toujours prêts à fondre sur l’empire, les Burgondes se distinguent par des mœurs beaucoup plus douces. Ils se présentent en alliés et ami des Romains et s’installent dans notre contrée dans la plaine de Mathay.
Les Burgondes sont chrétiens. Ils introduisent leur religion dans la contrée. Unis aux Romains ils occupent probablement le Château Julien. Y ont-ils trouvé une église ?
Ce n’est pas impossible car « il y en avait déjà quelques-unes bâties par Saints Ferréol et Ferjeux qui enseignent la religion catholique ceci malgré les persécutions des empereurs.
Entre le 5e et le 12e siècle, ces informations sous-tendent la probabilité de l’existence sur le Mont Julien d’un édifice religieux, certainement détruit et reconstruit au cours de ces siècles.
Toujours sur le Mont Julien, on découvre des sarcophages Mérovingiens datant des années 650. L’histoire des Mérovingiens est également marquée par une forte culture chrétienne et l’implantation progressive de d’Église dans leurs territoires.
A une date indéterminée, les Abbesses de Baume reconstruisent une église qui est consacrée en 1040 par l’archevêque de Besançon, Hugues 1°, sous le vocable de « la nativité de la Vierge Marie ». Des bulles des papes Innocent II et Célestin II de 1143 la désigne sous le nom de « Sainte-Marie dans le château » ce qui semble prouver qu’à cette époque cette église est à l’intérieur de l’enceinte du château
L’église de Chatey est une des plus ancienne du diocèse. Elle renferme la statue d’une piéta en bois polychrome datée du 14e siècle.
Chaque année, la « Chaté », fête de la Nativité de Notre Dame, rassemble toute la contrée pour un pèlerinage qui est suivi le lendemain par la foire de Pont de Roide.
A l’époque la paroisse de Chatey comprend : Neufchastel, les Orcières, la Comb d’hians, Vermondans, Bourguignon, Monpourron, Hautechaux, Escursolz, le Pont de Royde.
Au milieu du 18e siècle, l’église de Chatey est en ruine et en 1746 l’archevêque de Besançon autorise sa translation à Pont de Roide. Neufchatel et Bourguignon se disputent l’avantage de la posséder. Pont de Roide, plus central, est finalement choisi.